Après la très belle surprise qu’était le canyon de Chelly et l’iconique Monument Valley, il est temps de prendre la route pour Page, une ville d’Arizona où se trouve de grands points d’intérêts de l’ouest américain, dont le très photogénique Antelope Canyon. On part très tôt ce matin là de la Monument Valley, après une nuit en tente encore une fois très rafraîchissante. Nous avions rendez-vous pour visiter Antelope canyon à 11h (je vous parle des conditions de visite plus bas dans l’article), avec un peu plus de 2 heures de route pour s’y rendre. Alors on s’est concentré, en essayant de bien prendre en compte tous les changements de fuseaux d’horaire entre les états et les réserves Navajo (qui ont aussi leur propres fuseaux horaires les coquines) pour ne pas louper notre RDV. Alors je sais pas comment on s’est débrouillé, mais on était persuadé de perdre une heure entre la Monument Valley et Page, alors qu’en fait… on en gagnait une. Clairement c’est trop de gymnastique pour nos cerveaux ces histoires de changements d’heure (allez dites moi que vous êtes pareils). Résultat, on est arrivé à Page avec deux heures d’avance. Bon, mieux vaut ça que le contraire. Du coup avec cette avance, on décide d’en profiter pour aller voir avant le fameux Horseshoe Bend, à 15 minutes de route d’Antelope.
Horseshoe Bend
On se gare sur le parking dédié (10$ par voiture) avant d’emprunter à pied un sentier de sable. On marche durant environ 15-20 minutes. Il y a foule mine de rien, mais on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. On ne voit absolument rien avant de vraiment arriver au bord du méandre en forme de fer à cheval… De quoi lâcher un gros « woaw ».

Le point de vu est saisissant. Il y a l’impression d’immensité bien sûr qui impressionne, mais aussi le contraste entre les parois ocres du canyon et les rives du fleuve Colorado, 320 m plus bas, à la végétation luxuriante. Hormis le sentier pour y accéder et une plateforme panoramique aménagée récemment, les bords du méandre ne sont pas aménagés partout. On peut donc s’approcher assez près du précipice… à ses risques et périls. Faut dire que les aménagements et la sécurisation du lieu sont récents, à l’image de la popularité de l’Horseshoe Bend. Le nombre de visiteurs a littéralement explosé depuis 2015, les réseaux sociaux (et notamment Instagram) ayant contribué à populariser ce lieu pour le moins photogénique. Par contre mieux vaut avoir avec vous un appareil photo à grand angle, sinon ce sera difficile de capturer l’Horseshoe Bend dans sa totalité (merci la Go Pro !).


Prévoyez bien 2 heures pour votre visite, entre l’aller et le retour à pied, profiter du lieu et prendre pleins de photos ! Après avoir traîner un moment au bord de l’immense fer à cheval, on remonte en voiture pour se diriger vers notre lieu de RDV pour visiter Antelope Canyon.
Antelope Canyon
Visiter le singulier Antelope Canyon ne peut pas se faire sur un coup de tête. Loin de là. L’accès à ce dernier ne peut se faire qu’en visite guidée, en groupe, via quelques agences proposant ce service. Et concernant la réservation du créneau horaire souhaité, mieux vaut s’y prendre plusieurs mois en avance, surtout en haute-saison. De plus certains créneaux horaires sont plus prisés que d’autres : ceux entre 11h30 et 13h notamment, car le soleil est à son apogée. La lumière se reflète ainsi sur les parois, ce qui a pour effet d’accentuer les couleurs. Donc pour être sûr de visiter Antelope sur ces créneaux il faudra vous y prendre encore plus tôt dans la réservation. Bref, vous l’aurez compris, le mot d’ordre pour être sûr de pleinement de cet incontournable de l’ouest américain, c’est la planification. Il faut d’abord savoir qu’Antelope Canyon est un ensemble de deux canyons distincts : le Upper et le Lower. Appartenant aux Navajos, ces « slot canyons » sont en fait des sortes de crevasses, assez étroites, formées par l’érosion. On comprend donc pourquoi les visites y sont encadrées. D’ailleurs il peut arriver qu’en cas de fortes pluies, ces dernières soient annulées pour la sécurité des visiteurs (mais seront alors remboursées). D’ailleurs pour la petite histoire (pas très joyeuse mais très éloquente), un groupe composé majoritairement de français fut piégé par les eaux dans les années 90, entraînant le décès d’une majorité d’entre eux. On comprend donc qu’ils ne plaisantent pas là dessus. Mais revenons à nos moutons côté organisation : il vous faudra donc déjà choisir entre le Upper ou le Lower (même si vous pouvez bien sûr faire le choix de visiter les deux, mais que ce soit pour des raisons de temps ou de budget, généralement les touristes n’en choisissent qu’un). Après avoir consulter plusieurs avis, j’ai appris que le Upper était le plus visité des deux canyons, notamment car le soleil perce davantage au fond de ce dernier au vu de sa forme. Il est aussi plus facile d’accès, ne présentant presque aucun dénivelé et ne demande donc pas de forme physique particulière. Le Lower lui est plus étroit par endroit et demande d’emprunter de nombreux escaliers. Moins adapté donc aux claustrophobes et aux personnes ayant une petite forme physique. Néanmoins, j’ai lu beaucoup de bien sur le Lower, jugé tout aussi esthétique bien que moins touristique (avec donc plus de chance de trouver des billets tardivement). L’autre avantage du Lower est qu’il est à sens unique, et qu’il n’y a donc pas à se préoccuper des autres visiteurs qui marchent en sens inverse, contrairement au Upper. Après quelques hésitations, nous avons donc choisi le Lower, dont les visites sont proposées par deux agences : Kens Tour Antelope Canyon et Dixie Ellis’ Lower Antelope Canyon Tours. Nous avons choisi la première pour notre visite, tout simplement car nous avons pu avoir de la place pour le créneau de 11h30, l’idéal donc pour la lumière. La visite nous a coûté 105$ pour deux, un budget donc, mais que nous n’avons pas regretté.

Réservation en poche, on arrive 30 minutes avant le début de la visite au guichet des locaux de l’agence, comme il est demandé de le faire. On nous donne un numéro, et on attend sagement qu’on appelle notre groupe. On rejoint notre guide et notre groupe composé d’une dizaine de personne, après quoi nous marchons 5 minutes jusqu’à l’entrée du canyon. Notre guide Ricky (qui n’était pas du tout amérindien, contrairement à ce que j’imaginais) est un jeune étudiant, très souriant et visiblement passionné par les lieux. La visite avec lui était parfaite : il n’était pas pressant malgré le rythme que les guides ont la responsabilité de maintenir pour permettre la bonne circulation des groupes, devant rester à distance raisonnable les uns des autres pour éviter tout embouteillage. La visite a duré environ 1 heure, et c’était vraiment magique : La couleur orange des parois, leur aspect sculpté et poli rendent les lieux absolument uniques. D’ailleurs je pense que les photos parlent d’elles-même :
Ricky nous a expliqué des tas de choses : des anecdotes, des explications sur la formation du canyon, les formes de certaines roches, les croyances. Bon ok mon faible niveau d’anglais a fait que je n’ai pas tout compris, loiiiin de là. Si bien que lorsque nous sommes passés devant une roche ayant la forme d’une femme enceinte, je n’ai pas compris quand Ricky nous expliqua la croyance selon laquelle il était bon de toucher son ventre si l’on souhaitait avoir un bébé. J’ai tracé ma route alors… qu’on était en plein projet bébé à ce moment là ! Quand Kevin m’a finalement expliqué, étonné de me voir continuer sans toucher la roche, il était malheureusement trop tard pour rebrousser chemin… Je me suis sentie un peu nulle et déçue, j’avoue (ce qui ne m’a heureusement pas empêché de tomber enceinte 5 mois plus tard haha). Mais malgré la barrière de la langue, Ricky a fait plein d’efforts pour se faire comprendre par tous les membres du groupe, nous donnant également des conseils pour régler de manière optimale nos appareils photo, pour obtenir les meilleurs clichés possibles. Il nous a aussi gentiment proposé de nous prendre en photo, ce que nous avons accepté malgré notre légère gêne à l’idée de poser devant l’objectif.
Une fois sorti du canyon, les estomacs grognent ! On se rend du coup dans une adresse populaire de Page, appréciée semble-t-il à la fois par les locaux et les touristes : Big John’s Texas BBQ. Amis végétariens, cette adresse n’est définitivement pas pour vous ! Il s’agit d’une ancienne station service reconvertie en restaurant convivial proposant des BBQ à la texane. On s’installe sur une des grandes tablées en terrasse, au bout desquelles se trouve une scène où doivent se produire certains jours des groupes de rock et de country. Des énormes seaux de cacahuètes sur chaque table, des plats servis dans des assiettes en plastique ou cartonnées, on est clairement pas sur du haut standing mais ça tombe bien, c’est pas forcément ce qu’on est venu chercher ! Ribbs, viandes effilochés, nachos, cheddar dégoulinant, haricots… Tellement ricain ! Je recommande fortement pour goûter à l’ambiance authentique d’un BBQ américain sans chichi.
Barrage de Glen Canyon
Après mangé, on est allé jeter un œil au barrage de Glen Canyon, toujours dans les environs de Page. Pour s’y rendre, chercher le « Glen Canyon Dam Overlook », vous pouvez vous garer sur un parking dédié et descendre jusqu’à la plateforme panoramique. Le barrage est impressionnant, ainsi que la vue sur le canyon. Forcément ça ne vaut pas un Horseshoe Bend, mais on a apprécié et ça ne nous a même pas pris 30 minutes en tout pour y faire un saut.


Lac Powell
Un peu fatigués mine de rien après toutes ces aventures et une nuit pas des plus reposante, on décide de se rapprocher du camping que nous avions réservé : le powell Lake Powell Resorts & Marinas, où nous avions réservé un emplacement tente. Sur la route on se retrouve à longer le lac Powell, un immense lac artificiel aux eaux très claires, qui doit son existence au barrage de Glen Canyon.

On continue jusqu’au camping, qui pour le coup est très bien. Bon 30$ la nuit tout de même, clairement pas le camping le moins cher de notre séjour mais le choix n’était pas grand autour de Page. Néanmoins l’emplacement était super propre, la vue sur le lac Powell pas désagréable, et on avait quelques services très pratiques comme une supérette au niveau de l’accueil et une laverie. On en a profité pour faire notre première lessive après presque 10 jours de road trip, en échange de quelques dollars bien entendu. On a aussi dû payer pour les douches, et l’eau était coupée au bout d’un certains temps. Va remettre des pièces la tronche pleine de shampooing… Une fois bien installé sur notre emplacement et avant l’heure du barbecue, on s’est rendu à pied jusqu’au bord du Lac Powell (qui semblait plus près que ça depuis l’emplacement haha) histoire de faire quelques ricochets.

Au final en une journée nous avons pu profiter de tout ce que les environs de Page ont à offrir ! Bien sûr il y a toujours moyen d’en découvrir davantage, mais on pense avoir vu l’essentiel. Une bonne nuit de sommeil et nous sommes fin prêts à découvrir deux parcs nationaux mythiques des Etats-Unis : Zion National Park et bien sûr le Grand Canyon !
Pour visionner notre vlog retraçant cette partie du voyage (et un peu plus), ça se passe sur cette vidéo Youtube :
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