Road trip USA Part 2 : Nouveau-Mexique

Après vous avoir détaillé le début de nos aventures américaines au Colorado en terminant sur la nuit la plus froide de ma vie au camping du Great Sand Dunes National Park , place au second état traversé lors de notre road trip : Le Nouveau-Mexique ! Les paysages changent peu à peu le long de la route vers Taos, plus arides et désertiques, les maisons en style adobe commencent à apparaître… Bref, on se sent déjà loin du Colorado et de ses plaines verdoyantes !


Rio Grande Bridge

Juste avant d’arriver dans la ville de Taos (au nord-ouest de cette dernière), on décide de faire un mini détour pour traverser et admirer l’immense Rio Grande Gorge Bridge, un pont d’acier immense permettant de traverser le fleuve du même nom. Après une traversée en voiture déjà saisissante, on se gare au bout du pont sur le parking gratuit. On prend alors un petit sentier pédestre qui en partait, pour voir de plus près ce qui sera le premier canyon de notre voyage. Après s’être émerveillés comme des gosses devant de gros lézards et des mouflons gambadant sur les parois abruptes du canyon, on se décide à marcher sur le géant de fer. Et là je vous le dis tout de suite : si vous souffrez de vertige, vous risquez de pas aller bien loin. Plus on s’avançait vers le milieu du pont, plus Kévin marchait lentement, jusqu’à ce qu’il se stoppe complètement et rebrousse chemin, malgré tous ses efforts pour prendre sur lui. J’ai pas cherché à le convaincre d’aller plus loin, car même moi, alors que je ne souffre pas de la sensation de vide, j’ai été soufflé par la hauteur et le panorama vertigineux qu’offre ce dixième plus haut pont des États-Unis.


Taos

Après ces sensations fortes, pas de repos pour les guerriers : C’est cette fois dans l’assiette qu’on a voulu jouer au plus malin en se rendant dans un restaurant de Taos : le Bella’s Mexican Grill, spécialisé dans la cuisine du Mexique et du Nouveau-Mexique. AY CARAMBA ! Ce midi là on s’installe en terrasse, dans un décor typique du Nouveau-Mexique hyper agréable, le soleil en prime et la petite fontaine centrale où viennent s’abreuver les oiseaux… On aurait pas rêvé mieux. Par contre, n’étant pas du tout amatrice de cuisine épicée, je m’inquiétais un peu. Même si je me disais, en bonne naïve que je suis, que je trouverais bien quelque chose sur la carte qui saura me ménager. J’ai bien sûr demandai conseil, et la serveuse m’a proposé de goûter le Chile en Nogada composé d’un piment poblano (assez doux) rôti farci de bœuf haché, de tomates, d’amandes, de raisins secs, de pommes, de noix, de crème, et de grenade. Apparemment c’est ce qu’ils avaient de plus doux, en raison du côté sucré/salé du plat… ET BEH HEUREUSEMENT ! Je pense que c’était bon hein, mais ça m’a tellement arraché la gueule que c’était difficile de vraiment apprécier. Kevin de son côté avait pris un enchiladas qui l’a rendu étonnamment rouge (mais il a adoré, ce grand malade). Le fin de repas est d’autant plus agitée que la serveuse se prend méchamment la tête avec une table de touristes juste à côté, pour une histoire de carte bleue perdue, chacun se renvoyant la balle. Au début ça s’engueuler « cordialement » on va dire, mais sur la fin mon faible niveau d’anglais est parvenu à distinguer des jolis noms d’oiseaux. Un peu irréel, mais bon on en a surtout ri (discrètement hein parce que bon…) et le second serveur s’est excusé pour cette scène.

Après ce repas caliente ! On part visiter le fameux Pueblo de Taos ! Les « pueblos » sont d’étonnants villages faits de maisons en pisé de plusieurs étages en style adobe, représentatif de la culture des Indiens Pueblos de l’Arizona et du Nouveau-Mexique. Le Pueblo de Taos est entretenu par chaque génération depuis huit cents ans et est toujours occupé. L’entrée coûte 16$ par personne et des visites guidées du village sont organisées, au départ de l’église, toutes les 20 ou 30 minutes. On n’a pas pris la visite guidée (on aurait peut-être dû, mais moi et mon anglais… je suis pas sûre que j’en aurais appris beaucoup plus…), préférant se promener librement dans ce village qui s’éloigne définitivement de tout ce qu’on peut connaître en Europe. Puisque le village est toujours habité, il faut respecter certaines règles pour prendre des photos, et toutes les rues ne sont pas empruntables, mais il y a suffisamment de quoi se balader dans le pueblo pour s’imprégner de ce mode de vie singulier. Je ne sais pas si c’est parce qu’on était en dehors de la saison touristique, mais l’ambiance m’a paru un peu austère, pas très vivante. Heureusement les commerçants des différentes boutiques sont généralement accueillants et souriants (à condition de ne pas les prendre en photo à leur insu, mais ça c’est de l’ordre du savoir vivre). Une visite que je recommande donc si vous passez dans le coin, car assez unique, même si ce n’est pas la plus marquante de notre voyage.

Après la visite du pueblo, on prend le temps de faire à la plaza de Taos, le cœur du centre-ville et ses rues adjacentes (de nombreuses places de parking sur la place, mais payantes). Un petit tour rapide mais sympa à faire si vous avez le temps. Par contre un conseil que j’avais lu et qu’on n’a pas fait : passer au El Rincon Trading Post and Museum, la plus vieille boutique de la ville, datant de 1909, qui aurait préserver l’authenticité des Trading Post d’époque. Et pour les amateurs d’art, sachez que Taos héberge aussi de nombreuses galeries, alors n’hésitez pas à prendre un peu de temps pour y faire un tour.

La journée désormais bien entamée, on prend la route en direction de Santa Fe. Dix minutes après Taos, on fait un court arrêt pour jeter un œil à la San Francisco de Assisi Mission Church (grand parking gratuit). Une église très typique du Nouveau-Mexique, autant par son style adobe que par les décorations intérieures surprenantes.

On continue la route jusqu’au motel Rodeway Inn of Espanola pour passer la nuit, se trouvant environ à mi-chemin de Santa Fe (non parce que se loger à Santa Fe, c’est clairement pas donné). Je suis pas tentée de vous conseiller cet hôtel, car ce fut le pire de notre séjour (accueil froid, motel vieillot à souhait, limite glauque, des trous de cigarette dans la couverture…). Néanmoins niveau propreté ça restait acceptable, et j’ai eu tellement de mal à trouver quelque chose de pas cher et de correct pour dormir entre Taos et Santa Fe, que ce fut certainement le moins pire.


Sanctuario de Chimayo

A 15 minutes de l’hôtel, et avant de se rendre à Santa Fe, nous nous rendons au sanctuaire de Chimayo. Ce lieu est connu comme étant un monument historique national et un lieu de pèlerinage contemporain, avec près de 300 000 visiteurs par an. Le ciel est gris ce jour là, et je peux pas m’empêcher de ressentir un certain malaise en parcourant les pièces et la cour extérieure du sanctuaire. Mais l’endroit a aussi quelque de chose d’intriguant et de spirituel, même pour quelqu’un comme moi qui n’est pas croyant. Dans le sanctuaire se trouve une petite pièce appelée el pocito (le petit puits) contenant une fosse ronde, qui serait source de « terre sainte », connu pour renfermer des pouvoirs guérisseurs. De nombreux objets laissés là (photos d’adultes, d’enfants qui auraient été guéris, mais aussi des orthèses de membres inférieurs, des béquilles, des cannes…) témoignent de cette croyance. Pour tout vous dire, avant de nous rendre sur place je ne m’étais pas du tout renseignée sur les croyances autour de ce lieu. Du coup je pensais que toutes les photos accrochées aux murs représentaient des personnes décédées (dans un but qu’elles trouvent ici la paix, où je ne sais pas quoi)… vous comprenez donc le malaise ++ ressenti dans ces pièces.


Santa Fe

Direction ensuite pour Santa Fe (à 40 minutes du sanctuaire) pour retrouver une ambiance un peu plus vivante ! Capitale du Nouveau-Mexique (et non pas la plus grande, qui est Albuquerque) totalement en style adobe, c’est une ville marquée par le tourisme et la vie artistique. Pour être tranquille, on gare notre voiture dans un parking souterrain (payant) prêt du visitor Center. Je vous conseille d’y aller faire un tour, à la fois pour récupérer une carte de la ville, mais aussi pour faire une pause pipi gratuite dans des conditions impeccables (oui, en road trip ce sont des moments appréciables). On a pu tout faire ensuite à pied : la Santa fe plaza avec ses piments rouges suspendus, la cathédrale et bien sûr Canyon Road, le quartier d’art de la ville.

Initialement un très beau quartier résidentiel, les artistes ont fini par investir la rue principale de Canyon Road pour exposer leurs œuvres. Une explosion de couleurs, de formes et de mouvements. A voir !

Pour manger le midi, on a fait un arrêt dans une adresse connue du centre historique : The Famous Plaza Cafe. Institution de la ville, le restaurant située sur la place centrale de Santa Fe fait souvent salle pleine, si bien qu’aux heures de pointe il faut faire la queue dehors. On y est allé en début d’après-midi et on a pu s’asseoir de suite. Ambiance dinner, personnels accueillants et souriants, et bonne nourriture sans prétention ! J’ai pris un sandwich à la dinde (grand classique des US) avec des frites de patate douce juste divines. Je recommande, quitte à attendre un petit peu pour avoir une place.

Dernière étape au Nouveau-Mexique, on quitte Santa Fe pour l’Arizona. 4h30 de route nous sépare de notre prochaine destination (Le canyon de Chelly). Du coup on a dormi à mi-chemin, au Motel 6 Grants (réservé à l’avance, mais je ne suis pas sûre que ce soit nécessaire), toujours dans l’Etat du Nouveau Mexique. De façon générale, on a toujours veillé lors des étapes du road trip où on bougeait beaucoup à trouver des logements à mi-chemin entre les points où qu’on voulait visiter. Les raisons : les logements sont souvent bien moins chers que près des points ou villes touristiques, il y a très souvent de la place (même si par sécurité j’aimais bien réservé à l’avance), et ça permet d’étaler les heures de route (un peu le matin, et un peu le soir).

Pour visionner notre vlog retraçant cette partie du voyage au Nouveau-Mexique (et un peu plus), ça se passe sur cette vidéo Youtube :



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